(Actualisé avec précisions et citations supplémentaires)
par Simon Carraud et Elizabeth Pineau
PARIS, 23 janvier (Reuters) - Le parquet de Nanterre est sur
le point d’ouvrir une information judiciaire visant Carlos
Ghosn, mis en cause notamment pour un dîner organisé au château
de Versailles en 2016 pour sa femme.
Ce développement devrait intervenir dans les semaines à
venir, une fois que les procès-verbaux rédigés jusqu’à présent
par les enquêteurs auront été examinés de près, a-t-on déclaré
jeudi au parquet.
Cela signifie que les investigations seront menées non plus
par le parquet, comme c'était le cas depuis l'ouverture de
l'enquête préliminaire, mais par un ou des juges d'instruction.
L'ancien patron de Renault-Nissan est soupçonné d'avoir en
connaissance de cause utilisé les ressources du groupe
automobile à des fins privées.
Interrogé par Reuters, l'un de ses avocats, Jean-Yves Le
Borgne, a déclaré que "jamais M. Ghosn n'a demandé la gratuité
de la mise à disposition des salles, et encore moins le fait que
cela soit imputé à Renault".
"Je pense qu'il y a eu un malentendu, un qui pro quo, entre
ceux qui pour le compte de M. Ghosn ont organisé cette soirée et
les interlocuteurs du château de Versailles", a-t-il ajouté,
assurant que son client avait proposé de rembourser les 50.000
euros de frais d'organisation.
Carlos Ghosn se trouve au Liban, le pays de son enfance où
il s'est installé fin décembre après avoir fui le Japon où il
devait être jugé pour des malversations financières qu'il
conteste à la tête de Nissan.
"UN ÉVÉNEMENT INSTITUTIONNEL", POUR LE CHÂTEAU DE VERSAILLES
"Carlos Ghosn est prêt à répondre à la justice française.
S'agissant de sa venue en France, les choses sont compliquées",
a poursuivi Jean-Yves Le Borgne, évoquant l'interdiction de
quitter le Liban imposé par la justice libanaise et le mandat
d'arrêt diffusé par Interpol à la demande du Japon.
L'ancien patron de Renault RENA.PA et Nissan 7201.T
possède les nationalités française, libanaise et brésilienne
mais ne dispose plus de ses passeports depuis son départ du
Japon, où il affirme avoir été victime d'un complot en raison de
ses projets pour l'alliance automobile franco-japonaise.
La fête en question à Versailles a eu lieu le 8 octobre
2016. Carlos Ghosn a déclaré qu'elle était organisée pour les 50
ans de sa femme Carole.
L'ancien patron, qui dément toute malversation, a affirmé
que cette fête n'avait jamais été présentée comme un événement
institutionnel. Il a dit avoir pensé que les lieux lui avaient
été gracieusement prêté à titre personnel par le château de
Versailles.
Il a dit avoir été surpris d'apprendre par la suite que
l'événement avait coûté 50.000 euros et que ce montant avait été
déduit des prestations offertes par le château au constructeur
automobile en échange de son mécénat.
"La soirée du 8 octobre 2016, il était évident pour nous que
c’était institutionnel", a cependant déclaré jeudi une
porte-parole du château de Versailles. "Le donneur d’ordre était
la société Renault Nissan."
L'établissement a des documents prouvant ses dires qu’il
"tient à la disposition de la justice", a-t-elle ajouté, en
refusant de les communiquer à Reuters.
Renault n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de
commentaire.
(avec Gwénaëlle Barzic, Sarah White et Gilles Guillaume, édité
par Bertrand Boucey)
Information judiciaire bientôt ouverte sur une fête de Ghosn à Versailles
information fournie par Reuters 23/01/2020 à 20:57
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